Les technologies additives font actuellement l’objet d’un fort engouement au niveau international. Ces procédés conduisent à de nouvelles façons de penser le design et la fabrication de pièces organiques, métalliques, céramiques ou hybrides et constituent une vraie révolution industrielle.
Dans le domaine de la céramique, les technologies additives constituent une réponse attractive au besoin de techniques de mise en forme pour produire des pièces complexes et des architectures spécifiques qui ne peuvent être réalisées avec des procédés conventionnels.
Parmi ces procédés additifs, la photopolymérisation UV résolue dans l’espace d’un système céramique réactif (stéréolithographie) présente l’avantage de permettre de fabriquer des objets 3D denses, avec une résolution dimensionnelle élevée, un bon état de surface et propriétés similaires à celles obtenues par les voies classiques. Ce procédé ouvre ainsi l’accès à des composants céramiques avancés innovants dans divers domaines (espace, télécommunication, énergie, biomédical, ingénierie, joaillerie…).
La compréhension des principaux paramètres qui influencent la polymérisation (cinétique et taux de conversion) et la résolution latérale et en profondeur du système réactif, ainsi que la prédiction des dimensions finales et de la rigidité de la pièce crue obtenue par simulation numérique, permettent désormais d’élaborer directement des composants céramiques avec une grande précision dimensionnelle.
Enfin, l’hybridation de procédés de fabrication additive présente un intérêt majeur dans la fabrication de pièces multi-matériaux 3D. À cet égard, la stéréolithographie, associée à la micro-extrusion, offre la possibilité de fabriquer des pièces céramique/métal 3D afin de répondre à des besoins industriels identifiés, notamment dans le domaine électronique (HTCC et LTCC).
Thierry Chartier est chercheur en matériaux et procédés céramiques à l’Institut de recherche sur les céramiques. Il travaille dans le développement des procédés additifs pour l’élaboration de pièces céramiques.
Ses recherches, axées sur la réalisation de structures céramiques « organisées » à différentes échelles (de la taille du grain à la dimension de l’objet), ont permis de développer des procédés d’élaboration qui font actuellement l’objet d’un véritable engouement international. Il met au point au cours de ses recherches une technologie qui donnera naissance, en 2001, à la start-up 3DCeram qui exploite le procédé de stéréolithographie consistant à construire des pièces 3D par photo-polymérisation d’un système céramique réactif.
La Conférence a lieu dans le cadre des « Rendez-vous de la Thermique » organisés par le LTeN.